Cadet-ROUSSEL était-il rennais ? n°2
Posté par LPBSM le 28 juillet 2015
Bonjour,
Je suis persuadé que certains attendaient la suite ; hé, bien la voilà : Fontaine sur la place d’Orgelet
La célébrité de la chanson dépassa de beaucoup l’immodeste huissier dont on avait voulu se moquer . Par la suite, on fit de nombreuses pièces de théâtre où l’on imagina Cadet ROUSSEL dans toutes les situations possibles : Cadet ROUSSEL misanthrope et Manon repentante, Cadet ROUSSEL aux champs Élysée, Cadet ROUSSEL au jardin turc, la Mort de Cadet ROUSSEL, la Résurrection de Cadet ROUSSEL, Cadet ROUSSEL entrepreneur de spectacles, Cadet ROUSSEL Hector, Cadet ROUSSEL esturgeon, Cadet ROUSSEL chez Achmet, Cadet ROUSSEL à Meaux en Brie, Cadet ROUSSEL dans l’île des Amazones, etc … .
Toutes ces pièces attestent le succès d’un genre imposant la figure du niais qui n’avait que peu de chose à voir avec l’authentique Cadet ROUSSEL .
Ci-dessous assiettes et plat à son effigie :
.
Cet engouement se poursuivit jusqu’aux premières années de la « Restauration » (1814-1830) .
Références :
- (*1) Il semblerait cependant que Gaspard de CHENU ne se soit pas directement inspiré de la publication du Sieur de BELLONE (1612) mais d’une adaptation de la « chanson de Jean de Nivelle » modifiée fin XVIIIème siècle :
Cadet ROUSSEL a trois grands yeux, (bis)
L’un gâde (*2) à Caen l’autre à Bayeux. (bis)
Comme il n’a pas la vue bien nette,
Le troisième, c’est sa lorgnette ! (*3)
- (*2) Regarde en patois normand
- (*3) La lorgnette n’est inventée qu’au XVIII ème siècle ; au XIIIème siècle c’est un moine anglais qui inventera les Bésicles cloutées, Roger BACON, et devra passer par la prison de 1277 à 1279 ; elles sont lourdes et ne permettent que de corriger la myopie
et surtout pas la presbytie ; la lorgnette avec son manche détachable est donc encore une « originalité » à la fin XVIII ème siècle .
La farce des « Deux savetiers » du XVème siècle, dont certains voudraient faire provenir le plagiat de Gaspard de CHENU, met en scène trois personnages :
- le riche, c’est un savetier
- le pauvre, c’est aussi un savetier, nommé Drouet, il est d’humeur joyeuse et chante la chanson de Jean de Nivelle dès le commencement de la farce
Hay avant Jehan de Nivelle
Jehan de Nivelle a deux housseaux, (guêtres),
Le roy n’en a pas de si beaux
Mais il n’y a point de semelle,
Hay avant Jehan de Nivelle
- le juge, c’est le prévôt de la ville qui va faire office de juge .
Gravure de l’époque, sur la première et seconde image – « Drouet »*, le pauvre savetier sur la troisième image
Donc ceux qui cherchent à dire que cela provient de cette farce, ne l’ont tout simplement pas lue .
Il est cependant à noter que l’on ne parle pas de la ville d’Auxerre dans la version de Gaspard de CHENU … mais bien de deux villes normandes dans un couplet tardif .
Etrange … non ?
Non, car le plagiat n’était pas reconnu comme un vol à l’époque de Gaspard de CHENU qui semble bien avoir recopié un passage d’une version dérivée de la chanson de « Jean de Nivelle », mais datant du XVIII ème siècle et non pas du XV ème siècle, dont il n’aurait eu qu’à changer le nom en « Cadet ROUSSEL » . Cependant cette version n’est pas à ce jour connue (sauf de lui) mais il n’est plus là pour nous renseigner ; il n’allait quand même pas non plus faire étalage de son plagiat .
Jean de la Fontaine, qui plagiait volontiers Esope sans vergogne, utilisera aussi le personnage du savetier dans sa célèbre fable : Le Savetier et le Financier, qui présente d’ailleurs certains traits communs avec la Farce des deux savetiers .
Nicolas BOILEAU (1636 – 1711), mécène de Philippe DESTOUCHES, incorporera dans « l’Art poétique » une réplique de la pièce « Le Glorieux », II, 5, de DESTOUCHES : « la critique est aisée, mais l’art est difficile » (Histoire, Livre XII, C XI, 25c, 5) que DESTOUCHES avait lui même recopié de POLYBE (auteur grec vers 208 av. J.C. – 126 av. J.C.) . P. DESTOUCHES en sera fortement honoré .
Autre temps autres moeurs .
La version de 1612 éditée, sous Louis XIII, par le Sieur de BELLONE dans : le tome 1 de Chansons folastres et prologues, tant superlifiques que drolatiques des comediens françois est publiée ci-dessous en P.S.:
- (*4) : De nos jours le parapluie ne semble pas être un objet excentrique . Mais quand Sir Jonas HANWAY (1712 – 1786), grand voyageur britannique, ayant redécouvert le parapluie en Perse, tout en souhaitant en faire l’importation, et alors qu’il se promenait dans les rues de Londres pour la première fois avec son « objet », en 1750, les passants le prirent pour un fou .
Sir John Mac Donald raconte dans ses Mémoires qu’en 1778 encore il n’osait pas se servir d’un magnifique parapluie rapporté d’Espagne de peur d’être injurié par les cochers, qui voyaient dans cet objet un sérieux concurrent pour leur industrie (les londoniens se précipitant dans un cab quand la pluie arrivait) .
En France, l’objet était déjà connu comme une « nouveauté » à Paris dès 1622 . Cependant, cet accessoire était considéré comme typiquement féminin .
Gravure de 1675 d’après un tableau de BONNART
Pour que cet objet soit rentable sur le plan industriel, il fallut que la cavalerie anglaise en soit pourvue afin que l’homme de la rue l’adoptât . En mi juin 1815, à Waterloo, il n’arrêta pas de pleuvoir pendant presque une semaine .
Le général Thomas Picton (1758 – † 18 juin 1815), surnommé le «combattant en jaquette», d’origine galloise, conduisit, dit-on, ses unités anglaises au feu, armé de son parapluie et coiffé d’un haut de forme (la malle contenant son uniforme s’étant égarée) . Blessé la veille au lieu dit la ferme des Quatre-Bras, il mourut à la tête de ses troupes à cet endroit .
La cavalerie anglaise était relativement au sec avec ses milliers de parapluies et d’autre part la poudre des fusils restait sèche, tandis que celle de l’adversaire était mouillée par la pluie et donc souvent inutilisable .
Les dragons français ainsi que les grenadiers, en étant dépourvus, étaient trempés .
Pourtant dès 1710, l’ingénieux parisien Jean Marius, de la corporation des boursiers français, avait proposé un «parapluie pliant» à armature métallique, pesant cinq onces (moins de 160 g) et mesurant six pouces (moins de 23 cm), au lieu des 2 kilogrammes et un mètre vingt des parapluies traditionnels, mais cette invention ne semble pas avoir eu tout le succès espéré .
Venus du Massif Central, M. et Mme Antoine arrivèrent à Paris en 1745 et s’installèrent d’abord au Pont-Neuf . Ils ouvrirent deux boutiques, à chaque extrémité du pont . A l’époque la vente des parapluies était réservée aux gentilshommes ayant des porteurs . M. et Mme Antoine eurent donc l’idée, et obtinrent le privilège, de louer des parapluies aux tout venant, pour la traversée du pont ; les parapluies seront rendus au bureau de l’autre côté, moyennant deux liards par personne (monnaie de cuivre ; les « pièces jaunes » de l’époque) .
Ni la bourgeoisie, ni la petite noblesse ne souhaitait porter un parapluie car, ne voulant pas se confondre avec le « commun » elles aimaient mieux courir le risque de se faire mouiller plutôt que d’être regardés comme des gens qui n’avaient pas les moyens de se payer une domesticité .
Le Pont-Neuf offraient des attractions permanentes : boutiques en plein vent, bateleurs, camelots et chansonniers . Il faisait bon s’y promener, le tout Paris s’y pressait : Montesquieu, Rousseau, Voltaire, etc … .
Le parapluie de 1770 était lui constitué « d’un manche en deux pièces réunies par une vis, dont les branches se repliaient au moyen de brisures » .
Mais bien vite, apparut un conflit dans les corporations entre les tourneurs qui fabriquaient les manches et les boursiers qui assemblaient et vendaient les instruments, puis les boisseliers (ouvriers du bois travaillant à la confection du manche) et les boursiers voulant chacun s’attribuer le droit de créer et de vendre les parapluies .
Finalement le Parlement décréta en septembre 1773 que les boisseliers devraient se contenter de fournir aux boursiers le manche des « parapluies-parasols » .
Puis en 1776, les boursiers furent réunis aux ceinturiers et aux gantiers avec des statuts où ils avaient «aussi le droit de fabriquer et faire toutes sortes de parapluies et parasols et de les garnir…»
A la Révolution, le parapluie devient populaire ; en 1792, il devient un accessoire de mode comme le bicorne ou le tricorne .
Pour un sans-culotte, pas besoin d’afficher de la domesticité, bien au contraire .
En 1830 le parapluie est adopté ; ici un duel sous la pluie ; on préfère se tuer mais au sec . Il faut préciser qu’il s’agit ici d’un duel au pistolet, entre Sainte-Beuve (1804-1869) et J.F.Dubois (Rennais 1793-1874), et qu’il faut bien protéger la poudre de la pluie . Sur l’image ci-dessous, fin XIX ème, l’ombrelle est encore très présente .
Ecrit à RENNES le 14 juillet 2015 par J.M. MARTIN pour LPBSM
.
.
P.S. :
Voici le texte original de Jean de Nivelle publié en 1612 dans le tome 1 de Chansons folastres et prologues, tant superlifiques que drolatiques des comediens françois. Cette chanson est également reprise dans le Recueil des plus belles chansons des comédiens français de Jacques Mangeant publié à Caen en 1626. Vous pouvez écouter un extrait chanté sur l’air original (www.medietrad.com).
1. Jean de Nivelle a trois enfants
Dont il y en a deux marchands
L’autre escure la vaisselle
2. Jean de Nivelle a trois chevaux
Deux sont toujours par monts et vaux
Et l’autre n’a pas de selle
3. Jean de Nivelle a trois beaux chiens
Il y en a deux vauriens
L’autre fuit quand on l’appelle
« C’est ce chien de Jean de Nivelle » (couplet de la version originale de 1465)
4. Jean de Nivelle a trois gros chats
L’un prend souris, et l’autre rats
L’autre mange la chandelle
5. Jean de Nivelle a un valet
S’il n’est ni beau, il n’est pas laid
Il accoste une pucelle
Hay avant, Jean de Nivelle
Hay ! Hay ! Hay avant
Jean de Nivelle est triomphant
Plus tard s’ajouteront de nouveaux couplets:
Jean de Nivelle est un héros (bis)
Qui n’a ni maîtres, ni rivaux (bis)
Pour le combattre dans les ruelles
Connaissez-vous Jean de Nivelle?
Ah! Ah! Ah! Oui, vraiment
Jean de Nivelle est bon enfant !
Jean de Nivelle a trois enfants (bis)
L’un est sans nez, l’autre sans dents (bis)
Et le troisième est sans cervelle
C’est bien dur pour Jean de Nivelle
Ah! Ah! Ah! Oui, vraiment
Jean de Nivelle est bon enfant !
Jean de Nivelle a trois châteaux (bis)
Trois palefrois et trois manteaux (bis)
Et puis trois lames de flamberges
Qu’il laisse parfois à l’auberge
Ah! Ah! Ah! Oui, vraiment
Jean de Nivelle est bon enfant !
Jean de Nivelle a marié (bis)
Ses trois filleules dans trois quartiers
Les deux premières ne sont pas belles
La troisième n’a pas de cervelle!
Ah! Ah! Ah! Oui, vraiment
Jean de Nivelle est bon enfant !
Jean de Nivelle a trois beaux chiens (bis)
Mais y en a deux qui n’valent rien (bis)
Le troisième s’enfuit quand on l’appelle
Mais il récure la vaisselle
Ah! Ah! Ah! oui, vraiment
Jean de Nivelle est bon enfant !
Jean de Nivelle était devenu en France, à cause du refus qu’il fit de répondre à l’appel de son roi en tant que vassal, un objet de haine et de mépris surtout après le siège de Paris que Charles Le Téméraire souhaitait affamer ; le peuple lui donna le surnom injurieux de « chien », d’où le proverbe « Il ressemble au chien de Nivelle qui s’enfuit quand on l’appelle » .
De nombreuses chansons populaires ont été composées sur Jean de Nivelle pour moquer son comportement, après 1465, refusant de combattre le Bourguignon .
Gaspard de Chenu — Cadet Rousselle
1792
Cadet Rousselle a trois maisons, (bis)
Qui n’ont ni poutres, ni chevrons, (bis)
C’est pour loger les hirondelles,
Que direz-vous d’Cadet Rousselle ?
Ah ! Ah ! Ah ! Oui, vraiment,
Cadet Rousselle est bon enfant !
Cadet Rousselle a trois habits, (bis)
Deux jaunes, l’autre en papier gris, (bis)
Il met celui-ci quand il gèle,
Ou quand il pleut, ou quand il grêle…
Ah ! Ah ! Ah ! Oui, vraiment,
Cadet Rousselle est bon enfant !
Cadet Rousselle a une épée, (bis)
Très longue, mais toute rouillée, (bis)
On dit qu’ell’ ne cherche querelle
Qu’aux moineaux et qu’aux hirondelles.
Ah ! Ah ! Ah ! Oui, vraiment,
Cadet Rousselle est bon enfant !
Cadet Rousselle a trois souliers, (bis)
Il en met deux dans ses deux pieds ; (bis)
Le troisième n’a pas de semelle,
Il s’en sert pour chausser sa belle…
Ah ! Ah ! Ah ! Oui, vraiment,
Cadet Rousselle est bon enfant !
Cadet Rousselle a trois cheveux, (bis)
Deux pour la face, un pour la queue, (bis)
Et quand il va voir sa maîtresse,
Il les met tous les trois en tresse.
Ah ! Ah ! Ah ! Oui, vraiment,
Cadet Rousselle est bon enfant !
Cadet Rousselle a trois gros chiens, (bis)
L’un court au lièvre, l’autre au lapin ; (bis)
Le troisième fuit quand on l’appelle,
Tout comme le chien d’Jean de Nivelle.
Ah ! Ah ! Ah ! Oui, vraiment,
Cadet Rousselle est bon enfant !
Cadet Rousselle a trois beaux chats, (bis)
Qui n’attrapent jamais les rats ; (bis)
Le troisième n’a pas de prunelle,
Il monte au grenier sans chandelle.
Ah ! Ah ! Ah ! Oui, vraiment,
Cadet Rousselle est bon enfant !
Cadet Rousselle a trois deniers, (bis)
C’est pour payer ses créanciers ; (bis)
Quand il a montré ses ressources,
Il les resserre dans sa bourse.
Ah ! Ah ! Ah ! Oui, vraiment,
Cadet Rousselle est bon enfant !
Cadet Rousselle s’est fait acteur, (bis)
Comme Chénier s’est fait auteur, (bis)
Au café quand il joue son rôle,
Les aveugles le trouvent drôle
Ah ! Ah ! Ah ! Oui, vraiment,
Cadet Rousselle est bon enfant !
Cadet Rousselle ne mourra pas, (bis)
Car, avant de sauter le pas, (bis)
On dit qu’il apprend l’orthographe
Pour fair’ lui-mêm’ son épitaphe.
Ah ! Ah ! Ah ! Oui, vraiment,
Cadet Rousselle est bon enfant !
Certains arguent que : « Cadet ROUSSEL est bon enfant » n’est pas d’une grande critique . Bien au contraire, c’est d’un cynisme rare ; car cette antiphrase marque à l’évidence le contraire de ce qui est entendu et l’intention manifeste de provoquer de l’ironie dans une phrase qui exprime tout le contraire de ce qu’elle dit ou semble vouloir dire .
Cependant :
Cadet Rousselle a trois garçons, (bis)
L’un est voleur, l’autre est fripon, (bis)
Le troisième est un peu ficelle
II ressemble à Cadet Rousselle.
Ah ! Ah ! Ah ! Oui, vraiment,
Cadet Rousselle est bon enfant !
Cadet Rousselle a marié (bis)
Ses trois filles dans trois quartiers ; (bis)
Les deux premières sont moins que belles,
La troisième n’a pas de cervelle.
Ah ! Ah ! Ah ! Oui, vraiment,
Cadet Rousselle est bon enfant !
Ces deux couplets n’ont pas pu être écrits par Gaspard de CHENU, car auxerrois comme Cadet ROUSSEL, il savait très bien que ce dernier n’avait pas d’enfant .
Mais ces couplets ont dû être ajoutés pour varier le chant de marche .
Le terme de « chien » sera repris dans des versions plus tardives mais dans le sens de l’animal de compagnie .
C’est le 28 juillet 1794 (le 9 thermidor de l’an II), après l’annonce de la mort de ROBESPIERRRE sur l’échafaud, qu’on vit reparaître les carrosses ; il y eut de nouveau des maîtres et des domestiques . Depuis que « la Terreur » était terminée ainsi que la suppression des « Comités de surveillance » (dont Cadet ROUSSEL faisait partie) et surtout que l’on avait démonté la guillotine, la jouissance est à l’ordre du jour . Ne faut-il pas rattraper le temps perdu ? Les magasins se signalèrent par leur soudaine abondance de produits divers à l’étalage (surtout après la suppression de la « loi du Maximum » votée par la Convention et annulée par le Directoire) .
« Incroyable et Merveilleuse » après la réaction thermidorienne de 1794
Même si cette libéralisation des moeurs fut d’abord très parisienne, on comprends aisément qu’en 1792, lorsque Gaspard de CHENU écrivit sa libelle, il ignorait quand s’arrêterait la vie de ROBESPIERRE ; il avait subi le dictat de la « Convention » et il ne pouvait pas écrire des couplets qui seront très en vogue après juillet 1794 et encore moins imaginer l’affichage vestimentaire débridé des « Incroyables » .
Cadet Rousselle a trois chapeaux, (bis)
Les deux ronds ne sont pas très beaux… (bis)
Et le troisième est à deux cornes,
De sa tête, il a pris la forme…
Ah ! Ah ! Ah ! Oui, vraiment,
Cadet Rousselle est bon enfant !
Cadet Rousselle a trois beaux yeux, (bis)
L’un r’garde à Caen, l’autre à Bayeux, (bis)
Comme il n’a pas la vu’ bien nette,
Le troisième, c’est sa lorgnette.
Ah ! Ah ! Ah ! Oui, vraiment,
Cadet Rousselle est bon enfant !
Publié dans Non classé | Pas de Commentaire »