Une Vraie Ambition pour St Martin
Posté par LPBSM le 1 novembre 2010
Droit de réponse à « La page est tournée …? » :
Il est tout à fait exact que j’ai dit « la page est tournée » mais la citation exacte aurait dû être : « la page est tournée pour la ville de Rennes » .
La page est tournée, pour une bibliothèque, était un joli clin d’oeil .
Il faut être réaliste : feue notre bibliothèque n’est plus .
Je comprends parfaitement que le deuil puisse être difficile à faire, bien que peu de gens soient venus à son enterrement .
Nous avons donc affaire à des gens qui jouent sur la force pour imposer à tout un quartier leur conception de la culture .
Dans la philosophie des arts martiaux, on apprend à utiliser la force d’un plus fort à son avantage . Utilisons cet enseignement très pragmatique pour tirer parti de ce comportement en créant, nous-même :
La Nouvelle Médiathèque St Martin
Ici médiathèque La source à Orléans
Puisque personne ne le fera pour nous, organisons nos propres sondages dans le quartier pour savoir comment les riverains la verraient . Travaillons à l’élaboration de ce beau projet en rendant positif les énergies négatives que la colère (justifiée) engendre .
Comparée à Strasbourg : 12 médiathèques (avec les remarques correctrices de Sébastien en commentaire, ci-dessous), Grenoble : 10 médiathèques (mais ville plus petite que Rennes), Nantes : 3 médiathèques, Toulouse : 2 médiathèques et 20 bibliothèques (mais une population double de Rennes), Rennes joue petit bras .
La création d’une nouvelle médiathèque à St Martin serait l’occasion pour la ville de pouvoir s’enorgueillir d’un équipement qui lui permettrait de rester dans la course et de ne pas paraître l’une des capitales les plus ringardes sur le plan culturel .
Il est temps de remonter nos manches et de prouver que le quartier Saint Martin sait prendre son destin culturel en main .
L’intégration de l’espace-lecture (qui était une bonne idée au départ mais dont la gestion sur le plan pratique frise le ridicule et le radicalisme), avec sa gratuité, intégré à notre future médiathèque serait un plus par rapport aux autres médiathèques .
Ne laissons pas à d’autres la gestion de l’avenir culturel de notre quartier .
Il est temps de travailler à un projet ambitieux qui exclut la mort culturelle annoncée de notre quartier .
POSITIVONS … et nous aboutirons, tôt ou tard, à des résultats insoupçonnés à ce jour .
J.M. MARTIN pour LPBSM
Allons-y pour construire « notre » projet de médiathèque à St Martin.
Voyons grand : minimum 700 m², au centre de Saint Martin. Inutile de faire dans le transparent, l’open space, mais faisons spacieux. Au rez de chaussée, sur la base d’un grand hall accueillant, intégrons le bureau de poste de Coëtlogon (tout le monde y va à la Poste ! Et ce service public-là, il faut aussi le défendre); ouvrons sur une entrée bibliothèque avec des étagères facilement accessibles aux badauds-curieux attirés par les affiches ou panneaux attrayants que les bibliothécaires auraient montés pour annoncer leurs animations de professionnels soucieux des lecteurs. Sur ces étagères-là : des livres témoignages de vie, de la presse, des revues, des documentaires variés, des polars… toujours en bas : des postes d’ordinateur si vous voulez, des CD… des bibliothécaires aimables qui nous disent bonjour, qui nous reconnaissent et se soucient de savoir si leurs conseils sont appréciés.
A l’étage, facilement accessible : d’abord, un endroit rien que pour les enfants sans cloisons entre eux, avec des ordinateurs aussi pour eux, leurs revues de garçons et de filles, des DVD, des CD, leurs romans… un endroit où ils viendront grandir, passer d’un ensemble d’offres à l’autre aménagé avec soin par des bibliothécaires qui donnent envie de lire. Les romans ados pourraient être classés en écho avec les romans adultes, proposer des pistes aux jeunes lecteurs, ainsi que pour les CD (le rock acidulé amenant au rock moins gentillet)… retrouvons un endroit « poufs » avec BD adultes et pourquoi-pas des casques pour lire en musique sans déranger les autres lecteurs.
Dans la médiathèque St Martin, imaginons un lieu pour étudier, des tables bien éclairées où les lycéens, les étudiants, les chercheurs de tous poils pourraient venir se concentrer. Pas d’ondes WIFI dans cet endroit, que du filaire pour travailler sur son ordinateur portable.
Dans les parages de « notre » médiathèque, que voyons-nous ? Toujours l’école Joseph Lotte, toujours une maison de quartier. J’y vois aussi une librairie dynamique, pour les livres cadeaux, les livres des expos, des animations que l’on a adoré(e)s… comme à Betton.
J’y vois… cela et bien d’autres choses encore…
Dernière publication sur Voyage ... voyage ! : La Crète en septembre 2017 .. n°7 bis
Bonjour,
Je suis un ex-bibliothécaire à Strasbourg (à la retraite depuis l’été) et j’ai été mis au courant de la fermeture de deux bibliothèques à Rennes par des amis rennais, qui m’ont aussi montré votre blog. Méconnaissant le contexte, je ne suis pas là pour juger de ce que fait votre municipalité ou de la pertinence de leur projet. Je mesure juste à quel point la fermeture d’un équipement peut être incompréhensible voire traumatisante pour la population d’un quartier.
A la lecture de votre billet, je souhaite d’abord rectifier ce qui me semble être une erreur d’interprétation concernant la situation à Strasbourg qui rend une comparaison avec Rennes inopérante : les 12 médiathèques strasbourgeoises sont communautaires (la lecture publique étant une compétence de la communauté urbaine) et desservent un bassin de plus de 550 000 habitants. J’ai l’impression que vous n’avez pas pris en compte les médiathèques des communes de l’agglomération rennaise dans votre comparaison. A périmètre comparable (bassin de population et communauté d’agglomération), la situation à Rennes me semble bien plus favorisée qu’à Strasbourg, surtout avec les réalisations récentes dont on a pu entendre parler dans la profession comme à Betton.
Bibliothèques ou médiathèques ? Là, la terminologie est périlleuse car à équipement et offre de service comparable, les collectivités n’hésitent pas à servir de l’un ou de l’autre comme bonnet blanc et blanc bonnet ? Après tout, dès lors que vous avez un accès à Internet, toute bibliothèque (comprise ainsi car n’offrant que de l’imprimé) est une médiathèque… certains élus avides de communication positive l’ont bien compris…
Si la ringardise culturelle de Rennes vous atterre, je n’ose alors pas vous proposer de venir constater l’étendue des dégâts à Strasbourg (pourtant berceau de l’imprimerie…). Mais bon, cracher dans la soupe est naturel et je ne suis pas le dernier à idéaliser ce qui se passe ailleurs…
Lancer un projet de médiathèque est, comme vous le dites, « ambitieux »…
Souhaitez-vous concevoir et mettre en oeuvre ce projet sans l’appui de votre municipalité, avec vos seules forces ? Ou bâtir un projet qui sera votre proposition à imposer à cette municipalité, éventuellement à la faveur d’un revirement de majorité en 2014 ? Vous en servir afin d’obtenir des promesses des différents candidats en échange de vos voix ?
Après le basculement de méthode que vous préconisez me semble très intéressant et je partage votre conception de la démocratie : on a trop laissé les techniciens (bibliothécaires et administrateurs territoriaux) décider seuls pour les usagers et s’engoncer dans des modèles d’équipement à reproduire qui ne tiennent plus la route (parmi lesquels le modèle de médiathèque, d’ailleurs). Laisser d’autres gérer votre avenir culturel (ou autre) semble en effet de moins en moins dans l’air du temps. Un retour de manivelle de la globalisation en marche. Les temps changent et questionnent à nouveau la question du vivre ensemble et du périmètre de la communauté. On se replie sur des options plus praticables et plus contrôlables.
En tout cas, bon courage pour votre ambitieux projet !
Pour info : à la construction, 1 m² de médiathèque, c’est environ 7000 € équipé, collections comprises.